Alfa Romeo : enfin le renouveau ?

C’est peut-être la fin des années noires pour la marque italienne qui annonce une pléthore de nouveautés. Des SUV, bien entendu, mais aussi une GTV qui renaît sous la forme d’une berline coupé électrifiée : l’Alfa Romeo.

Alfa romeo

La marque de Milan n’est pas au mieux de sa forme. Sa (superbe) berline Giulia et son SUV Stelvio ne connaissent qu’un succès d’estime. Quant à sa compacte Giulietta, pour charmante qu’elle soit, elle accuse le poids des ans, puisqu’elle est sur le marché depuis 2010. Pourtant, Alfa Romeo n’est pas perdu et son entrée dans le groupe Stellantis, depuis la fusion de PS et FCA pourrait bien lui redonner des ailes.

Il faut sauver le soldat Alfa Romeo

Tous les signes montrent en tout cas que Carlos Tavares, le patron exécutif du groupe, n’entend pas lâcher la marque au moment où elle est au creux de la vague. La nomination à sa direction de Jean-Philippe Imparato est même le premier message envoyé à ceux qui penchaient pour un arrêt pur et simple du petit constructeur italien. On lui doit la montée en gamme réussie de Peugeot qu’il dirigeait auparavant, et il a aujourd’hui la (lourde) charge de sauver Alfa Romeo. 

Le contre la montre est engagé

Mais le temps est compté. Aussi, le déploiement de son plan sera rapide et les nouveaux produits vont affluer d’ici 2025. En commençant par l’Arlésienne attendue depuis quatre ans : le Tonale qui devrait débarquer dans moins d’un an. Ce SUV plus petit que le Stelvio sera certainement la dernière « vraie » Alfa Romeo, puisqu’il conservera une plateforme maison. Ensuite, les nouveaux modèles seront tous conçus sur la base de mécaniques du groupe, ce qui risque de faire grincer les dents des puristes de la marque qui, hélas ne sont pas assez nombreux pour lui permettre de se rentabiliser en solo.

Adieu Giorgio

Exit donc la fantastique plateforme Giorgio qui équipe la Giulia et son inimitable propulsion. A la place, les futures Alfa Romeo hériteront de la toute nouvelle plateforme Stellantis baptisée STLA Large et destinée, comme son nom l’indique aux grandes autos du groupe. Elle permet d’accueillir tous types de motorisations, thermiques, hybrides et électriques. Une autre plateforme Stellantis sera également de la partie, la déjà bien connue CMP, elle aussi multi-énergie. Elle est déjà opérationnelle et on la retrouve sous la coque du Peugeot 2008, de l’Opel Mokka et de la Citroën C4. Elle devrait équiper le Brennero, un SUV urbain, le troisième de la marque et qui sera fabriqué en Pologne, dans la même usine qui assemblera le Jeep Renegade et le Fiat 500x de la future génération.

Le phénix GTV

On le voit, Stellantis entend bien rationnaliser sa production. Mais le groupe entend aussi redonner à Alfa Romeo ce qui lui appartient : la sportivité. Un retour aux fondamentaux qui devrait passer par une renaissance en trois lettres : GTV. Les coupés Gran Turismo Veloce ont assis la réputation de la marque des années 80 à 90 avec des moteurs boxer (quatre cylindres à plat) ou V6. Sauf que le prochain de la lignée pourrait bien n’être ni coupé, ni équipé de ces moteurs de légende. Il devrait voir le jour sous la forme d’une berline coupé, et, grâce à la plateforme commune STLA large, être entièrement électrique, même si la porte n’est pas fermée pour une version hybride et hybride rechargeable.

Alfa Romeo : une ligne intemporelle

Reste la ligne. Alfa n’a jamais fait dans l’innovation stylistique, mais a réussi au cours des années et des déboires à conserver un dessin très intemporel qui vieillit bien et qui s’est toujours adapté aux codes de la modernité. Il devrait encore en être ainsi pour cette GTV et pour toutes les Alfa à venir. Si les puristes risquent d’être quelque peu déçus par les nouvelles motorisations et les futurs châssis, ils seront, au moins, ravis des lignes des futures Alfa Romeo.

Anne-Charlotte Laugier, journaliste, blogueuse et romancière (Ramsay).